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Philomena : la séparation d’une mère

[Carozine s'amuse devant le film Philomena - Stephen FREARS]

16 Jan. 2014

Carozine regarde Philomena
Par cette belle journée ensoleillée, il fut décidé que je ne lézarderais pas au soleil mais bien que j’irais me terrer dans une salle obscure pour y découvrir le dernier film de Stephen Frears, Philomena. Et ce ne fut pas pour me déplaire ! Philomena est un film qui doit beaucoup à ses deux acteurs et à ses dialogues pétillants, au clivage entre intellect et intuition ; une jolie découverte pour ce début d’année, malgré un scénario qui ne figurera probablement pas parmi les plus diaboliquement inventifs ; mais le vilain de l'histoire est exécrable à souhait, donc tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes (ou presque).

Philomena [Stephen FREARS], avec Judi Dench et Steve Coogan

Philomena : un cynique et une naïve

Philomena [Stephen FREARS]
Il était une fois, une vieille dame ridée qui venait passer la soirée chez sa fille pour faire du babysitting ; mais, une fois installée, la vieille dame s’écroule de mélancolie et dévoile son lourd secret à sa fille : 50 ans auparavant, Philomena, séduite pas un beau brun qui la planta là sans plus de discussion, se trouve enceinte, reniée par sa famille qui la laisse dans le couvent de Roscrea, où la binoclarde soeur Hildegarde veille au grain. Philomena accouche dans la douleur pour expier ses pêchés et, quelques années plus tard, sa petite merveille de fils s’en va, emporté par une famille aisée. Depuis 50 ans, Philomena ne cesse de le chercher et de trouver porte close… mais c’était sans compter l’aide d’un journaliste désabusé, Martin Sixsmith, qui parviendra à la convaincre de se rendre aux Etats-Unis, sur les traces de ce fils perdu, quitte à se lancer dans un genre qu'il exècre le "human interest" qui, comme son nom l'indique, se préoccupe des gens, mais, après tout, n'est-ce pas toujours mieux que de se morfondre sur son canapé ? C'est du moins ce que l'on suppose que sa femme lui a répondu, sur l'oreiller, puisque le lendemain, il se retrouvait face à face à la désarmante Philomena.

Philomena [Stephen FREARS], avec Judi Dench et Steve Coogan

Philomena : un beau jeu d’acteurs

Philomena [Stephen FREARS]
Philomena, on ne peut pas vraiment le nier, tient essentiellement par ses deux (et sublimes) acteurs : Judi Dench est absolument parfaite en vieille dame au cerveau quelque peu lobotomisé par le Daily News et les romans Harlequin (qui portent un autre nom Outre-Manche, mais je ne m’en souviens évidemment plus), pleine de mélancolie et d’une sainte crainte du pêché ; face à elle, Steve Coogan brille par son cynisme, son sarcasme et sa colère froide. Le ressort du secret de famille est usé au possible, au cinéma, mais Stephen Frears lui donne ici une autre dimension, grâce à cette opposition entre deux caractères bien trempés, deux visions du monde (et des gens). Et franchement, entendre Judi Dench narrer les intrigues on ne peut plus palpitantes d’une fille d’écurie avec un palefrenier destiné à épouser une princesse est des plus réjouissants… surtout quand la caméra dérive sur le visage déconfit de son compagnon de voyage, trop bien élevé pour oser lui couper la parole et lui expliquer, que, vraiment, les romans Harlequin sont d’une niaiserie incomparable. Philomena est un film sensible, émouvant et léger qui, contrairement à l’éditrice de Martin Sixsmith, ne cherche pas le scandale commercial ; les piques effleurent sans vraiment toucher, peut-être parce que les deux personnages secondaires censés en pâtir sont finalement trop caricaturaux. Bref. Un joli film qui mérite le détour, sans révolutionner le 7e art.

Bande-annonce de la comédie dramatique Philomena

Les détails

Petits secrets de Philomena

Réalisateur : Stephen FREARS
Philomena Lee : Judi DENCH
Martin Sixsmith : Steve COOGAN

16 janvier 2014

I am not devoid of humour

Plus de cinéma avec Carozine : The Lunchbox : comédie (dramatique) appétissante

. . Caroline D.